L'histoire connue du village de Saint-Ay commence avec celle du saint personnage qui lui a donné son nom. Au VIème siècle, ce n'était qu'un hameau, vraisemblablement antérieur à l'époque où vivait le vicomte d'Orléans Agylus et ne comportant que quelques huttes de pêcheurs. Agyle, Agyl, Ayl ou Ay était d'une famille puissante et noble d'Orléans et sa naissance lui valut au commencement du VIème siècle le titre de "Vicomte" et par suite celui de "Juge" de la ville d'Orléans. En 564, il était lieutenant d'un nommé Wilacharius, ou Willichaire, comte d'Orléans. L'extrême sévérité d'Agylus l'avait rendu redoutable aux malfaiteurs. Un jour un de ses serviteurs commit une faute et pour éviter la colère de son maître se réfugia près du tombeau de Saint Mesmin, situé dans une grotte des bords de Loire. Agylus envoie ses gardes pour le lui ramener. Mais, approchant du sanctuaire, ils sont pris d'un tremblement convulsif qui les cloue sur place et, retournant vers leur maître, lui racontent ce qui vient de leur arriver. Transporté de colère, Agylus refuse d'ajouter foi à leur récit et montant à cheval, il se dirige vers le lieu vénéré servant de refuge à son serviteur pour l'en sortir lui-même. Il est déjà à moitié chemin, lorsque son cheval refuse d'avancer et lui-même tombe en proie à une espèce de vertige lui permettant à peine de relever la tête. |
Sa suite se presse autour de lui, on le saisit et on le porte au tombeau de Saint Mesmin. Là, il revient à lui, pleure sa faute et fait voeu, s'il guérit, d'élever une chapelle en l'honneur de la Vierge non loin de la grotte renfermant les restes de l'Abbé de Micy alias Saint Mesmin le vieux. Ses prières sont exaucées et après avoir pardonné à son esclave, il le confie, ainsi que tous ses descendants, aux moines de Saint Mesmin pour le service de leur monastère. A partir de ce jour, Agylus se convertit, mena une vie exemplaire, se démit de sa charge de vicomte et fit un pèlerinage à Jérusalem. A son retour, il mourut d'une fièvre pernicieuse dans sa maison de campagne sise à environ 5 milles d'Orléans sur les bords de la Loire. Austremus, alias Austin, évêque d'Orléans, et Saint Avit, Abbé de Saint Mesmin lui administrèrent les Saintes Eulogies à son dernier soupir le 30 Août 593. Il fut enterré dans la Chapelle qu'il avait fait bâtir sous le vocable de "Notre-Dame". Vocable abandonné par la suite pour la placer sous sa propre invocation "Chapelle de Saint Ay". C'est le chœur actuel de l'église du village, classé monument historique. |
La fête patronale de Saint-Ay est célébrée chaque année le dimanche suivant l'anniversaire de la mort d'Agylus, soit le premier dimanche de septembre. Un roman historique paru en 2013 retrace la vie et la démarche spirituelle d'Agylus : |